Par précaution , ils ont souhaité prendre connaissance du manuscrit déposé à la bibliothèque nationale, lequel, aux termes du testament du maître, devait être mis à la disposition du public à partir du 16 juillet 1916 .
Ils ont été très troublés en apprenant que, par ordre de l'ancien ministre de l'instruction publique, M. Painlevé, les conservateurs de la Bibliothèque nationale avaient reçu l'injonction d'attendre la fin de la guerre pour communiquer le document soi-disant redoutable qui devait être mis à la disposition des lecteurs et fournir à la malignité des curieux.(1)
Vraiment, il est singulier ce testament Goncourt. Il n'existait pas et fut construit de toutes pièces par le Conseil d'Etat . Et maintenant que le Conseil d'Etat l'a fabriqué, et l'académie avec lui, il faut qu'un ministre intervienne pour empêcher précisément que la volonté du testateur soit respectée ! Voilà donc M. de Goncourt, qui chérissait si fort la publicité, administrativement contraint à demeurer inédit malgrè lui : et, faute de précisions, d'éminents postulants à son Académie, ne se trouveront-ils pas maintenant bien ralentis dans leurs ambitions, par crainte de recevoir autant de papier timbré que le maître en reçut peu de temps avant sa mort.
(1) De même que pour le moratorium des loyers, la décision est renouvelée, de trois mois en trois mois. c'est donc, à l'heure actuelle M. Lafferre, ministre de l'Instruction publique, qui prend la responsabilité de l'interdiction.
Extrait du livre "L'Immortalité Littéraire selon M. de Goncourt par Léon Deffoux de 1918 page 16 à 17.
Je vais donc m'empresser de signer la mienne et l'envoyer car elle est vraie et sera un jour un joyau, même de pacotille
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