Ma volonté est que mes dessins,mes estampes, mes bibelots, mes livres enfin les choses d'art qui ont fait le bonheur de ma vie, n'aient pas la froide tombe d'un musée, et le regard béte du passant indifférent, et je demande qu'elles soient toutes éparpillées sous les coups de marteaux du commissaire priseur et que la jouissance que m'a procurée l'acquisition de chacune d'elles, soit redonnée, pour chacune d'elles, à un héritier de mes goûts. EDMOND DE GONCOURT

Edmond et Jules

Edmond et Jules

Edmond de Goncourt par Nadar

Edmond de Goncourt par Nadar

vendredi 11 avril 2008

Chronologie des Frères Goncourt par Robert Kopp sur le "Magazine Littéraire" de septembre 1989

Année 1850


Le 10 janvier , Edmond et jules de Goncourt s'installent au 43 de la rue Saint Georges, dans une maison qu'ils ne quitteront qu'en 1868. Parmi leurs voisins ou voisines, Garcia, une prostituée, qui, lorsque le mauvais temps l'empêche de sortir, emprunte de l'argent à Rose , la bonne des Goncourt ; autre voisine: Anna Deslions, courtisane célèbre, aimée par Lauristan, Lambert-Thiboust et le prince Napoléon; elle a sans doute également été la maitresse de Jules. Ils s'adonnent à la peinture, à la gravure , à la littérature du XVIIIéme siècle . Alexandre Pouthier, peintre bohême et ami de jeunesse d'Edmond, les introduit dans l'ateleir du peintre animalier et paysagiste lithographe Amédie-Elie Servin, ainsi que chez le marchand de tableau peyrelongue.
Au cours du printemps, les Goncourt font un voyage en Suisse et en Belgique. En septembre, ils séjournent à Sainte-Adresse , près du Havre. c'est là que Jules découvre qu'il a contracté la syphilis :" Je me rappelle combien cette ville m'a été triste et sinistre, quand j'y arrivais en 1850, dévoré du mal d'être inconnu, me cherchant douloureusement une voie et un nom et me découvrant du même coup la vérole et la chaude-pisse . Je me rappelle cette rue de l'Hôpital, où j'allais voir ce petit médecin d'émigrants, de chez qui je sortais en me regardant les yeux et les lèvres pour y découvrir des chancres"( Journal , 2 août 1864).


Année 1870
Janvier : Jules, qui avait tenu le Journal des deux frères depuis 1851, ne peut plus se servir de sa plume. Edmond prend la relève et décrit, jour après jour, la déchéance physique et morale de son frère, qui meurt de paralysie générale le 20 juin. Cette mort détruit un couple unique en littérature et Edmond pense d'abord renoncer à la poursuite de l'oeuvre commune. Il reprend pourtant et le Journal et les oeuvres historiques et romanesques. Mais tous ses textes sont hantés par le souvenir du frère mort. Leur gémellité sera encore le sujet des Frères Zemganno, livre de réminiscence et de poésie , portrait des deux frères en costume de saltimbanque : " C'est ainsi que deux êtres en étaient arrivés à n'avoir à eux deux - fait presque unique dans les amitiés humaines - à n'avoir plus qu'un amour propre, qu'une vanité, qu'un orgueil qu'on blessait ou qu'on caressait à la fois chez tous les deux."

2 commentaires:

  1. Superbe mine d'informations.

    Je me suis permis de faire de la pub à votre blog.
    En effet, j'ai publié un article sur les frères Goncourt sur le mien.
    Je vous ai emprunté 2 photos. Donc j'ai signalé leur source et créé un lien direct à votre blog.
    Si toute fois vous acceptiez, dans un esprit de partenariat, de faire de même avec mon blog, voici mon adresse:
    http://www.art-et-litterature.com

    Merci beaucoup d'avance.
    Amicalement.
    Frédéric Thomas.

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